dimanche 20 novembre 2011

Top ten

http://5.mshcdn.com/wp-content/gallery/most-tweeted-pics-of-the-week/couple.jpg
Un double triptyque en noir et blanc, avec un arbre qui s'effeuille au rythme des saisons humaine.

C'est un peu flou. Et très net en même temps. On dirait un estampe japonaise. Ou une lanterne magique du temps jadis. C'est sombre et lumineux. C'est une ombre et c'est un trait. C'est immobile et c'est la vie.

C'est simple et sans apprêt. C'est court et sans après. Peut-être trop simple, au fait. Sans doute trop court, au juste.

Surprise : c'est juste l'une des dix images les plus tweetées cette semaine. C'est une leçon sur l'étrangeté de ces liens sociaux ou informatiques que l'on pense dédiés à l'immédiat. Et qui, quelquefois, s'attardent sur l'éternel. 

samedi 19 novembre 2011

Paris brûle-t-il (les planches ) ?




Ils reviennent sur scène et c’est justice, pour l’une des pièces qui a conclut en beauté la saison théâtrale du printemps dernier. Le match reprend entre deux poids lourds de l’Histoire et du monde du spectacle : l’ultime Gouverneur nazi de Paris, Dietrich Von Choltitz, et le discret Consul de Suède, Raoul Nordling. On comprendra : le colossal Niels Arestrup et le caressant André Dussolier.

Un match dont l’issue est connue d’emblée (Paris ne sera pas dynamitée, malgré les ordres de Berlin) mais dont le suspense est tenu jusqu’au bout (le Gouverneur, tout occupé à régler les plans de destruction, n’étant pas du genre à désobéir sans hésitation). Un match qui n’a rien d’un courtois échange de balles sur terre battue d’avance. Un match qui ressemble davantage à une mêlée de rugby en équipe réduite.

diplomatie - theatre de la madeleineOn saluera au passage l’exploit scénographique qui, avec seulement trois seconds rôles (solidement tenus par Roman Kané, Olivier Sabin et Marc Voisin), réussit à recréer l’illusion d’une place militaire en pleine activité. L’aide de camp Brensdorf, le Caporal Mayer et le Capitaine Ebernach se démènent avec l’énergie du désespoir pour entretenir autour de leur Général l’illusion d’un pouvoir encore intact. Un Von Choltitz pourtant lucide, qui se demande en soupirant si Raoul Nordling est l’émissaire de son ennemi, le notaire de sa défaite ou l’apparition de sa conscience.

C’est la loi du genre qui l’exige, lorsqu’on choisit, comme l’a fait Stephan Meldegg, deux géants du spectacle pour former un duo inédit : chacun arrive avec son bagage de personnages déjà imprimés dans la mémoire du public. Tout le talent est de se servir de ces valises, sans les trainer comme une charge. En l’espèce, l’exercice fonctionne parfaitement et sert le propos de ce duel exceptionnel entre un bourreau au bord du remords et un diplomate à l’aplomb du précipice.

Niels Arestrup est le premier à arriver, impressionnant de toute sa carcasse usée, parrain déchu du Prophète de Jacques Audiard, partenaire réputé trop brutal d’une Myriam Boyer dans Qui a peur de Virginia Woolf ou trop pressant d’une Isabelle Adjani dans Mademoiselle Julie, père excessif de Laurànt Deutsch dans le très récent Tu seras mon fils de Gilles Legrand. Un ogre, lesté de ses excès, dont on se dit d’entrée de jeu que l’anéantissement d’une ville serait assez bien dans ses cordes.

André Dussolier surgit, derrière une porte dérobée de l’hôtel Meurice. Et, dans cette entrée en scène feutrée, ce sont d’autres souvenirs qui se présentent : l’acteur subtil d’Alain Resnais, le partenaire délicat de Sabine Azéma, le père un peu largué de Tanguy, le poète lunaire de Faisons un rêve et le sportif cérébral des Athlètes dans leur tête. Un roseau pensant, léger de ses hésitations, dont on présume que la discrétion pourrait bien être une ruse victorieuse.

Le face à face est saisissant. Plusieurs décennies de mémoires théâtrales s’affrontent. Deux camps se mesurent, se mordent et se domptent. Deux styles se confrontent. Opposés. Irréconciliables. Et pourtant complices, l’espèce de deux heures. Histoire de sauver l’une des plus belles villes du monde. De laisser perler un peu d’émotion dans l’abondante sueur du boucher. Et d’offrir un spectacle inédit : la rencontre entre un monstre sacré et un monstre nacré. 

samedi 5 novembre 2011

Un clerc au pré, ou le clerc des champs



Depuis le lancement de ce blog, nous n’avons cessé de plaider pour la réhabilitation du terme de « clerc », tombé en désuétude avec la multiplication médiatique des intellectuels, dont l’engagement – pour sincère qu’il puisse souvent être – s’assombrit du soupçon égotique d’un narcissisme effervescent. Le clerc, nous ne croyons profondément, porte, dans son titre même, un mélange de modestie et de clarté sans lequel toute lumière prend le risque d’être fumigène urticant.

Depuis le début également –  nous nous permettrons de renvoyer à cet effet à nos divers articles de septembre/octobre 2011 et de n’y point trop revenir pour ne pas lasser le lecteur – nous  tentons également de redonner son actualité à Julien Benda qui, non le premier mais sans doute le l’un des plus convaincus, a su défendre avec noblesse une certaine idée du clerc et dénoncer la trahison de certains de ses pairs, égarés par la politique ou la technique. Qui sont toutes deux une sorte de Foi, laïque mais dévorante.

Redisons le une fois encore : il est dans le rôle du clerc d’être un gardien de phare, un poste fixe, un repère au dessus de la tempête ; pas d’aller braver les flots, au risque de l’égarement, même animé de bonnes intentions, en s’embarquant sur les navires de sauvetage. Benda ne disait pas autre chose en disant : « nous devons être des apôtres, tous le contraire des savants ».

On se demandera, sur ces prémices, s’il existe encore des clercs. Nous avons déjà dit qu’à notre sens, les questions environnementales appelaient de leur essence des prophètes dignes de la tradition des clercs. Ce qui n’est pas dévaluer le combat des écologistes de terrain ou des militants de tout horizon politique (étant rappelé, pour mémoire, que le vert peut parfois se teinter, sur la gamme chromatique des engagements référencés, de rouge vif, de rose pale, de bleu chardon ou même de brun obscur).

Mais, nous le pensons profondément, l’éclairage du débat doit venir de d’une précision cléricale sans faille ni affiliation partisane. Une vocation cléricale qui soit d’inspiration et non de chapelle.

A ce titre, grâce doit être rendu à Serge Orru, après quelques autres, d’avoir cédé un peu de ses spots-lights quotidiens (Directeur Général du WWF France, il n’est pas le moins sous-exposé des acteurs environnementaux …), pour consacrer sans tambour ni trompette un ouvrage  à un homme de l’ombre. A un éclair de lucidité. A un clerc  qui aura poussé le respect de sa vocation jusqu’à rester presque inconnu du grand public.

Pierre Rabhi est cet homme là. Un clerc dont les sermons athées seront un jour catéchisme d’une humanité avide de se survivre, si tant est qu’elle en eu  ait la lucidité en temps utile. 


Un petit fils en ligne directe de Julien Benda, proférant cette maxime qui aurait très bien pu être de ce dernier : « toutes les occasions de nous mettre en cohérence sont bonnes à saisir ». Un descendant spirituel d’un Bossuet ayant fait relire son prêche par Morin : « le temps semble venu d’instaurer une politique de civilisation fondée sur la puissance de la sobriété ».

Pour ce concept seul, cette réconciliation de ces deux notions si violemment contraires aujourd’hui, la puissance et sa sobriété, le geste clérical mériterait à lui seul de graver son nom au  Wall of Fame des prophètes inconnus.

Né Rabbah Rabhi le Saharien, devenu Pierre Rabhi l’Ardéchois. Le déraciné, défenseur de la terre. Connaisseur de la terre. Travailleur de la terre, façon Hugo. Un clerc venu de loin. Un clerc de près. Un clerc des près. Encore un porte-étendard de la proximité,  protesteront certains ? Oui, mais avec une nuance de taille. Que ceux qui comprennent la différence entre vocation et reconversion veuillent bien nous entendre …

Pirerre Rabhi ? Après le pré aux clercs, voici le clerc de prés. Des vrais prés. Pas des campagnes, que celles-ci soient promotionnelles, politiques ou de villégiature. Un clerc des champs. Un chanteur hésitant entre raison et oraison.

Pierre Rabhi Le fertile C’est à lui qu’un ouvrage récent de Serge Orru, au titre littéralement fécond et naturel (« Pierre Rabhi, le fertile »), redonne la voix et met le propos en perspective. 


Pour la voix, au sens très propre du mot, les éditions « Textuel » permettent de réécouter diverses archives sonores. Pour ceux qui auraient un vague regret de ne pas avoir accès aux enregistrements d’Abraham, cela peut en tenir lieu. Pour la mise perspective, ce bref opus (moins d’une centaine de pages) permet d’aller directement au cœur de l’ouvre intellectuelle de Pierre Rabhi, que n’épuise pas la dizaine de titres publiés de sa main depuis 1983.

C’est là le principal mérite de ce livre dédié  - d’une dévote lucidité mais d’une alacrité peu bigote - à un autre: donner à entendre et communiquer l’envie de lire le reste. Résumer sans trahir, évoquer sans simplifier, citer sans tronquer, trancher sans trahir..

En pensera notamment au superbe chapitre intitulé « la soutenable légèreté de l’homme sobre », où le Commandeur Kundera est en réalité convoqué pour un peu plus qu’un jeu de mot.

Il y a urgence à lire ce livre. Comme urgence à (re)découvrir Pierre Rabhi. Sans se bercer d’illusion ; Benda a rêvé de paix européenne dans les années 1930 et n’a été audible qu’après la catastrophe de 1939-1945.

C’est sans doute là, l’enjeu, pour ceux qui veulent redonner corps aux clercs et cœur à leurs ouvrages. Il fait leur permettent d’éclairer nos jours avant que la tombée de la nuit ne les rendent indispensables. Sur ce point, à tout seigneur, tout honneur, le mot de la fin reviendra à Pierre Rabhi lui-même : «Aujourd’hui, il y a pléthore de théories et déficit de réalisations ».

Comment mieux dire que le clerc est bien là et qu’il est temps de regarder le flambeau qu’il lève vers le ciel, depuis cette sulpicienne terre des hommes et cette mer en sourde tempête ? L’heure est venue, pour les laïcs, de jeter à temps un œil vers le phare. 

Il n’est que temps : le faisceau se rapproche, les roches affleurent et les abysses sont aux aguets. 

Eux.

mercredi 2 novembre 2011

Quelques nouvelles de campagne ...


Quelques réflexions en désordre que nous avons reçus à propos des plus récents articles postés sur ce blog et qui appellent réponse.

Le Bonheur est dans le préSur le pré-président (voir notre post  du 17 octobre 2011), on nous fait remarquer que, selon l’expression consacrée « le bonheur est dans le pré », ce qui peut apporter de l’eau au moulin de ce titre – jeu de mots. 

Le moins qu'on puisse dire, est que pour l'instant la France s’est donnée un pré-président des prés (i.e. les champs de Corrèze, fertiles en destins de nature similaire) et pas des villes. A ce titre la géographie des votes en faveur de François Hollande par rapport à ceux allant vers Martine Aubry semble éloquente.

Dans un registre un peu plus grave, et toujours à propos du même post, un commentateur avisé pointe un paradoxe « un Président "normal" ne signifie pas selon moi un président plus accessible ou abordable , mais à au contraire moins accessible que l'actuel locataire: c'est à dire qui reprend de la hauteur présidentielle et qui ne descend pas sur tous les terrains au risque de se disperser et de brouiller son message : donc près des préoccupations des gens normaux peut-être mais suffisamment loin du quotidien pour juger en toute hauteur de vue ».

Au-delà de l’attractivité spontanée de toute réflexion aporétique, force est de constater qu’un problème se pose, sur lequel nous serons amené à revenir : comment être normal dans une fonction qui ne l’est pas ?

 Sur le post « La causerie délira », nous avons reçu de belles envolées portées par des aspirations profondes d'Idéalistes laïcs, notamment parmi ceux qui pensent que l'environnement doit être préservée des querelles de chapelle.

Nous livrons ici la plus nette et la plus combattive de ces contribution : « Je comprends mieux maintenant votre ambition qu'on pourrait nommer "la tentation du clerc" ; car en fait votre propos, ce n'est pas que les clercs trahissent, c'est que les idées qui devraient être défendues par les clercs authentiques sont dévoyées par des ambitieux de bas étage au service de leurs intérêts mesquins ; une sorte de bas clergé ou de sous-clergé ? et que les idées claires sont laissées en friche et dépérissent. Alors aux armes, Citoyen Clerc formez vos bataillons ! »

Ce sera notre conclusion pour ce jour. En n’oubliant pas que, dans l’hymne de Rouget de l’Isle, le courage au combat ne peut se concevoir sans un « amour sacré » pour une cause. Et que ce sacrement sans Dieu est précisément la mission, ou la quête, du clerc contemporain.

mardi 1 novembre 2011

Quai des bulles ? Les bulles s'emballent


Le deuxième festival de bande dessinée de France (en termes de taille et de fréquentation)  vient de s’achever ce dimanche. Depuis une trentaine d’années, il accoste ses planches le long des docks malouins d’où sont partis maints cousins, frère ou rivaux de la Licorne, chère désormais à d’autres supports en trois dimensions (voir la sorte d'étrange "Indiana Dupont" qui sort actuellement sur grand écran).
L édition 2011 du « Quai des Bulles » vient donc de s’achever, le 30 octobre 2011. Avec un palmarès qui n’intéresse pas grand monde, ce qui nous dispensera de le donner. Si le but est dans le chemin, comme disait Heidegger (sorte pour sa part d’amateur de raccourcis autant que d'égarements), à coup sûr l’objectif ici était dans le trait. Et dans le trait seul.

Tracer une voie qui soit propre. S’inscrire dans une tradition dont, soyons francs, Botticelli, de Vinci et le Greco n’auraient pas reniée la filiation d’audaces , la finesse de recherche esthétique ou la discrète technique. Tenter de souffler dans l’air de l’imagination une bulle qui ne ressemble à aucune autre et qui refuse, par elle-même, d’être prise au piège de cette comparaison, voilà quel était le véritable enjeu de cette réunion qui était tout sauf un jeu d’enfants.

Après tout, bien des Festivals se passent de palmarès, par souci de respecter la pluridisciplinarité d’un même art. On n’a jamais vu de Prix de la mise en scène ou de Prix d’interprétation au  Festival d’Avignon. Encore moins dans le grand bazar qu’est son Off. Et c’est sans doute tant mieux, s i l’on en juge à l’engouement que ne cesse, après année, de susciter ce gigantesque combat de talents sans vainqueur.

Pour en revenir à notre Quai malouin, cette digression avignonnaise n’en est que plus opportune. Qu’y avait-il à voir, sur place ? Une sorte de long quai couvert (les bretons savent ce qu’octobre veut dire …) sous lequel de minuscules  maisons d’éditions avaient pris un anneau et d’autres mastodontes réservé un pont privé.

Il en ressortait un mélange joyeusement foutraque, un désordre arrangé, une confusion salutaire entre des genres d’arts graphiques totalement étrangers les uns aux autres, et pourtant familiers entre eux. Un stand d’héroïc fantasy côtoyait des bandes dessinées pour enfants, un dessinateur historique de l’Echo des Savanne de la grande époque était assis aux côtés d’un novice plutôt porté sur les mangas.

Tous étaient différents. Et tous se ressemblaient. Les héros de la bulle étaient enfants de la balle. Et cette balle était un joyeux courant saltimbanque en train de se revendiquer comme art à part entière.

Le blog de Quai des Bulles 2011Car, et c’est là où nous sous souhaitons en venir, il n’y avait guère de doute à regarder  cette  assemblée d’auteurs, de dessinateurs, de petits producteurs et de grands moniteurs. Il n’y avait guère de doute à regarder cette foule où, fidèles aux consignes d’âge d’Hergé, des spécimens humains de 7 à 77 ans déambulaient de conserve.

Des spécimens plus humains peut-être que tant d’autres croisés en ville : leur regard brillait d’une lumière que seul l’art sait faire naître. Cette lumière où l’enfant de 7 ans se sent entrer dans le monde des adultes. Cette lumière où le vieillard de 77 ans se sent capable de retomber en enfance.

Oui, c’est là où nous voulions en venir : à observer ce quai d’où partirent tant d’autres aventures,  il n’y avait plus de doute possible : la bande dessinée est aujourd’hui  un art complet , riche de ses diversités, vivant de ses contradictions, d’une énergie incroyable et d’une intelligence sans cesse en questionnement (la forme parodique, si présente dans l’univers BD n’étant pas la moindre des formes d’auto-interrogation et, si l’on veut bien y croire, un renouvellement spirituel du doute cartésien).

Bien sûr, on pourra nous opposer que nous sommes en trains de découvrir l’eau tiède (ce qui serait paradoxal, vu la température de l’eau dans le coin …) et qu’il y a longtemps que les neuf muses antiques ont trouvées leurs avatars contemporains : architecture, sculpture,  peinture, musique, romans et poésiearts de la scène,  cinéma, arts médiatiques, puis  pour conclure, en neuvième position : bande-dessinée. Et nous le reconnaissons bien volontiers : pour les amateurs de nomenclature, l’affaire est déjà bouclée.

Le déclic - Le déclic, L'intégrale noir & blancMais ce que nous vous dire, ici, est que cette eau supposée tiède est en plein bouillonnement. Qu’on ne peut y tremper l’âme sans se brûler au feu de son magma. Jadis forme très mineure pour gamins en apprentissage de lecture, jadis défouloir pour ados en construction, jadis refouloir pour adultes un peu hypocrites (aaaaaaaaaaaaah Manara !), jadis distraction familiale pour appréhender le monde avec gentillesse, la bande dessinée est devenue tout autre chose.

Un univers en soi, contradictoire, fulgurant, grossier, merveilleux, provocateur, rédempteur, curieux, ouvert, philosophique, brutal, abscons, étrange, lisible, visible, fuligineux, sensible. 

Un art, à part entière. Ce qui suppose qu’il se compose de tant de parts …

L’un des clercs de ce siècle, Pierre Rabhi (sur lequel nous reviendront dans un autre article) faisait remarquer avec humour que notre contemporanéité se composait de boites, qu’il fallait entreposer dans une logique assez désespérante. Tu bosses dans une grosse boite ? Dans une petite boite ? Tu vas en boite, ce soir ? Et pour y aller, tu prends ta caisse ?

On n’y a peut-être pas fait assez attention jusque là, mais la bande dessinée, d’emblée, a brisé cette malédiction. Elle, qui est pourtant littéralement le royaume de la case, n’emploie presque jamais ce mot. Promenez vous dans un festival comme celui auquel est consacré cet article. Vous y entendrez parler d’albums, de planches et surtout (titre oblige …) de bulles.

Comme si, à sa manière, le neuvième art était une manière, maintenant qu’il touche à sa plénitude, à répondre par la légèreté aux enjeux de ses contemporains. Comme s’ils les sortaient de leur boite.  Pour les mettre en bulles …